GDPA en solo


Au GDPA, le 26 juin 2022, Gustave 

Le 22/06/22 n’ayant aucune réponse de participation sur ma proposition de sortie sur la liste GSHP et fort des conseils pris auprès de Thomas F adepte des sorties en solitaire, je me décide à partir seul pour continuer l’élargissement du méandre terminal commencé par lui-même et Jean Noyes accompagné de Jean-Noël Rumeau et de moi-même à la dernière sortie. 

La matinée du mercredi 22/06 est maussade, ma marche d’approche se fera dans la brume accompagnée par moments d’une légère pluie fine. Pas de beaux panoramas à admirer, ni la vue d’un isard furtif, ni même les chiens qui gardent les troupeaux n’agrémenteront pas ma marche d’approche. 

Après avoir contacté Thomas F pour le prévenir que je rentre dans le GDPA, il est 11H30 quand je débute ma descente, le kit est lourd et je ne descends pas aussi aisément que la dernière fois. 

A 13H30, j’arrive sur ma zone de travail. Le matériel nécessaire à la désobstruction est bien rangé et immédiatement prêt à être installé pour continuer à avancer. 

Dans un premier temps, je purge le plancher qui s’est créé au fil de la dernière désob car il va falloir évacuer les gravats à venir. Le cheminement se trouve à une dizaine de mètres du fond du méandre, il est assez large pour que de gros blocs puissent passer sans risque de boucher le passage. 

Quand tout est libéré, j’attaque des séances de grosses désob, j’arrive à l’endroit vu la dernière fois ou un élargissement confortable pourrait se dévoiler. 

En effet, après environ 3 m cette bulle est atteinte. L’endroit est confortable, mais il faut quand même l’élargir pour avoir une bonne vision sur la suite à traiter. 

Le méandre s’élargit légèrement en direction du fond et continue horizontalement. Je fais sauter quelques banquettes qui gênent le passage de manière à garder l’accès vertical libre pour évacuer les gravats et pour avoir un espace plus important pour la prochaine fois si nous décidons d’attaquer la descente vers le fond du méandre. 

Le vent est fort et monte verticalement, plus en avant l’eau cascatelle en faisant entendre un écho encourageant. 

Je me retrouve dans la même configuration que le grand méandre que nous avons élargi plus haut avant le puits de la délivrance, bien que celui-ci soit plus large et pour le moment sans chicane. 

J’ai espoir que plus en avant nous tomberons sur un plus grand volume, il semblerait que l’eau que l’on entend vienne d’un affluent. 

Je fais le ménage, laisse l’endroit propre et prêt à être repris en exploration. 

Il est 22H00, j’arrête mon travail, range le matériel, conditionne mon perfo dans un sac étanche entouré de mon duvet et accompagné d’un petit sac de riz pour absorber l’humidité. J’espère qu’à la prochaine séance, il voudra bien se remettre en marche. 


Je décide de ne pas bivouaquer, car de -280 jusqu’à l’entrée du méandre terminal les puits et les parois sont mouillants, j’ai séché pendant la désob mais en remontant par le puits de 40 m, je vais prendre la douche et me retrouver mouillé, je décide donc de ne pas bivouaquer et de remonter en effectuant sur la remontée plusieurs haltes pour dormir un peu. 

En haut du puits de 40 m je prends un petit repas mais je n’ai guère d’appétit, des pâtes chaudes et un bouillon me réchauffe tout de même car la T° est basse. Après cette collation, je somnole un petit peu mais au bout d’une demie heure la morsure du froid m’oblige à commencer la montée.

Le méandre de 100 m sera dur à passer, mais au-delà le gouffre est large et malgré une fatigue que je ne peux nier, j’attaque la remontée sur corde avec un certain plaisir : « Toujours plus oultre » ce fut durant mon passé professionnel une de mes devises et je crois qu’en spéléo verticale après 08h00 de désob en solitaire je ne peux que penser à cette devise pour m’aider à agir. 


Durant la remontée, je ferais trois haltes récupératrices de 01H00 chacune à peu près. Au-delà de ce temps, le froid interrompt la somnolence et par conséquent la pause. Je sors du GDPA à 11H30, un soleil radieux m’attend et me réchauffe, quel plaisir.


Je reste plusieurs minutes immobile à lézarder au soleil, la morsure du froid est remplacée par la sensation douce que procure cet astre en de pareilles circonstances, quelle récompense. 

J’appelle Thomas F pour le prévenir de ma sortie, il m’encourage pour les 01h15 de marche retour pour rejoindre mon véhicule. 

Je suis heureux et fier d’avoir effectué cette sortie en solitaire, non sans crainte d’ailleurs, gage de sécurité. 

Le travail de désob a avancé et les nouvelles sensations ressenties dans les grands volumes de ces grands puits tant à la montée qu’à la descente resteront à jamais pour moi, malgré une fatigue intense, un merveilleux souvenir. 

Il se dégage quand même de ce gouffre que persévérance et volonté sont nécessaires pour qu’il livre ses secrets. Tous les petits indices qu’il nous délivre encouragent l’espoir et nous poussent à continuer.


Le déroulé de l'opération

Participant : ARCANGELI Gustave

Entrée dans le GDPA : 11H30 le 22/06/2022

Arrivée fond du gouffre : 13H30 (-460)

Début travail élargissement méandre terminal : 14H00

Fin travail élargissement méandre terminal : 22H00

Temps élargissement : 08H00

Début remontée : 00H30

Arrivée voiture : 14H00

TPST : 24H00.


Gus. 


Commentaires

  1. Belle performance et belle persévérance. Chapeau.

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  2. Je viens de prendre connaissance du copte rendu de ta dernière sortie solitaire au GPDA et reste admiratif devant tant de persévérance.
    Je ne peux que te souhaiter, ainsi qu’a celles et ceux qui j’espère t’accompagneront lors d’une prochaine sortie de continuer vers une suite qui promet d’être grandiose comme le disait notre ami Alain BRESSAN.
    Bonne soirée.

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    1. Merci Bernard pour tes encouragements. Il est évident qu' Alain est omniprésent dans toutes mes activités spéléo et principalement au GDPA puisque ça a été sa dernière sortie en notre compagnie. Son objectivité concernant la suite de ce gouffre m'encourage à chaque séance à persévérer.
      Bien amicalement.
      Gus.

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  3. Machine Gus, solide!! ad augusta per angusta

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    1. En effet Damien la citation de Victor Hugo aide aussi à obtenir les meilleurs résultats. Amitié.

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