PDA nous revoilà


Samedi 11 juin, Gus, Jean Noël, Jean N, Valérie, Thomas F et Damien

Ça y est la neige a disparue des pentes du Pic d’Areng, les explorations pour la saison 2022 vont enfin pouvoir reprendre.

Gus est impatient, les découvertes de 2021 ont laissé entrevoir une escalade de 15 m qui shunterai un méandre étroit vers le terminus.

Ainsi en milieu de semaine Gus a déjà fait une première approche jusqu’au trou par le Port de Bales et y a acheminé du matériel utile pour la poursuite des explorations. 

En ce samedi, rendez-vous donné à 8 h au rond-point de la croix des Huguenots à Sarp. C’est avec Val, Jean et Dam que nous arrivons. Nous y retrouvons Gus et Jean Noël. 

Un petit bonjour et on se suit jusqu’au col de Balès. Un premier troupeau de vaches en transhumance nous ralentira mais c’est surtout le bouchon suivant, derrière les ouailles, qui nous fera perdre un peu de temps. Arrivé au col de Bales une grande partie de la commune s’affaire à préparer le Brandon en vu de la Saint Jean. Gus, en personne natif de la vallée, en profite pour saluer tout le monde et notamment le maire de la commune où s’ouvre le gouffre ainsi que la personne s’occupant de la gestion des pistes pastorales, elle lui délivre l’autorisation d’accès pour la saison.


Nous nous garons un peu plus loin puis chargeons toutes les affaires dans le 4x4 de Gus, derrière on se sert un peu nous sommes six au total dans le véhicule. Un névé nous arrêtera juste avant la fin de la piste.

C’est parti maintenant pour une heure de marche d’approche d’une beauté époustouflante. La vue est sublime. La bonne humeur prime et nous avançons à un bon rythme.

Après s’être rapidement équipé et avoir dispatché le matériel entre nous, Gus ouvre la marche. Seul Jean Noël connait également la cavité. 

Les puits s’enchainent tous plus beaux les uns que les autres. Quel régal ces descentes. De somptueux avaloirs à cailloux ont été disséminés tout au long du gouffre, c’est du beau boulot mais cela n’empêche pas la prudence et nous nous attendons tous à un palier car il parpine sévère.


Nous voici enfin au terminus Jolfre de 1970, nous sommes à -350. C’est à partir de là que le méandre a été désobé. Là encore quel boulot abattu, la mise au gabarit est confort et on avance sans sourciller. Au bout de 100m nous voyons enfin un bout de corde, le puits de la délivrance. 

Au bas de cette petite verticale, nous nous regroupons. Le dernier point topo et juste là, il faut sortir le disto x. Tandis que les équipes de travail se crées, j’en profite pour descendre le long de la corde suivante, bon y a un nœud mais les copains ont en charge de la changer. Là pour l’instant je me suis auto attribué un objectif arriver rapidos à l’escalade tant convoitée. A la base du puits un nouveau méandre, je progresse à l’endroit le plus large quelques mètres au-dessus du fond, puis ça pince un peu vers le fond, tiens bizarre il y a eu quelques coups de massette dans les étroitures descendantes. Dans le haut du méandre un trou à l’air de donner vers le plafond. Petite escalade scabreuse et me voilà dans un vide plus conséquent. Il s’agit d’une strate plus large formant le plafond du méandre, il a de nombreux dépôts d’argile. En descendant le plafond vient buter sur le haut du méandre un peu trop de remplissage et là humainement je ne passe pas. 


Je continue à chercher un peu partout, reviens sur mes pas, je descends les étroitures par palier mais de partout c’est clairement trop étroit. Le courant d’air est bien présent, l’eau une dizaine de mètres en dessous mais la largeur seulement d’une vingtaine de centimètres.

Les boules… J’espère que je me trompe et qu’il reste encore l’escalade. Tiens voilà Gus qui arrive à ma rencontre, tout le monde vient juste de s’arrêter pour manger un peu. Alors ? cette escalade de 15 elle est où ? Et là Gus me montre le petit trou en haut de méandre et merde je m’en doutais, c’est la petite escalade de 5 que je viens de faire. 


Dans un dernier élan je refais tous les tours possibles dans ce terminus mais rien de bien concret.

Juste après avoir mangé, plusieurs équipes se mettent au travail, Jean Noel, Jean, Gus et moi dans le méandre pour l’élargir. Le perfo de désob sur accus déporté de vélo est une tuerie, j’ai trouvé un nouveau jouet pour noël. On se met en mode cassage de cailloux. 

Pendant ce temps Dam et Val sont remontés mais veulent aller voir le départ en haut du dernier puits. 

Damien nous raconte tout ça dans son CR, voir un peu plus bas.


Nous en bas nous terminerons juste avec Jean, Gus et Jean Noël ont pris de l’avance pour la remontée. 

Ça y est tout le monde remonte. On se suit, on se rattrape, on se reperd de vue. 

La sortie se fait vers 22h30. Il nous reste une bonne heure de marche retour tout le monde est bien fatigué.

Les prochaines séances vont avoir principalement pour objectif l’agrandissement de ce méandre terminal. Il y a du boulot mais il faut y croire, ça passera !


Et le CR de Damien ci dessous

Le gouffre de la montagne d’Areng… ça faisait plusieurs années que je lorgnais la vieille topo de Jolfre non sans l’envie d’y faire un tour. Entre-temps bien des projets de notre côté et l’histoire de trois copains de l’autre, Gustave et Sylvain vivement soutenus par Jean Noël qui entament ce beau projet : poursuivre ce fameux méandre impénétrable ayant marqué la fin des explos en 65 ! 

Leur acharnement nous permet aujourd’hui de le visiter sans encombre mais surtout de s’engager dans la suite du gouffre après -350m (arrêt historique). 

Après une magnifique descente nous voici effectivement tous les quatre, Jean Noyes, Thomas F, Valérie et moi-même, à se laisser glisser dans ce méandre admirablement agrandi par les deux autochtones qui nous accompagnent, Gustave et Jean Noël. Encore une fois bravo, quand on sait le nombre d’heures de travail nécessaire à un tel aménagement. 

Derrière, le fameux puits de la délivrance suivi d’un ressaut plus modeste nous mène au sommet du dernier puits descendu par l’équipe. Gustave étant désormais topographe en herbe suite au stage topo proposé par Patrick il a quelques mois, reprend non sans un brin d’émotion l’arrêt topo laissé par Alain Bressan lors de la dernière sortie l’an dernier. 

Ce nouveau puits fait 40m, rien que ça ! 

En bas le méandre poursuit sa descente infernale dans des dimensions encore tout à fait acceptables (environ 1m/1m50 de large). On fait une petite pause avant qu’il se resserre, pas une seconde à perdre pour Thomas qui fort motivé, disparaît pour une inspection en règle. On entend alors plus que des grognements sourds au fond, au-dessus, parfois en dessous…

Gus ne tarde pas à nous rejoindre une fois la topo avancée et le retrouve en haut de l’escalade qu’il comptait réaliser en artif. 

Thomas se balade déjà de banquettes en banquettes et écarte toutes possibilité de passer par le haut, où le plafond marqué par un franc pendage ne vienne pincer sérieusement le haut du méandre.

Il est 13h passé, on se retrouve tous pour se restaurer et élaborer la suite du programme. Comme il n’y a plus qu’à désober au fond (en bas du méandre), une partie de l’équipe peut remonter pour éviter de se cailler sous une pluie normande. Jean Noyes, Gus et Thomas attaquent les parlementations détonantes pendant que je termine le brin de topo avec Jean Noël, Valérie rassemble le matos à remonter et entame la remontée du premier puits.

Une fois la topo terminée et les premiers impacts des désobeurs, je file retrouver Val avec le reste du matériel. En remontant ce dernier puits (P40 plein pot) j’ai le temps d’analyser plus attentivement le méandre sur toute sa hauteur, bien que Thomas ait réussi à se grimper assez haut, il me semble qu’accéder au plus haut du méandre nous permettrait peut-être de shunter la désob par au-dessus. 

Je propose ça à Val qui attend tranquillement au-dessus, et c’est parti pour une mission pendule / artif pour atteindre cet objectif, situé à l’opposé de notre ligne de descente dans le puits. 

Bon, on a le perfo mais pas les amarrages qui sont restés en bas, petit aller-retour pour prévenir les autres et récupérer ça. De retour en haut on se rend compte qu’on a pas non plus de marteau d’équipement pour les goujons, pas grave on a 4 pulses sous la main ça devrait faire.

C’est donc après quelques bricolages acrobatiques et divers boutonnages qu’on arrive à mettre pied sur le beau palier situé en face, pile poil au-dessus du méandre. L’endroit est agréable mais il faut bien faire gaffe à ne pas envoyer de cailloux sur les copains en dessous. 

On commence par écarter toutes les petites arrivées d’eau qui nous sont accessibles, rien d’intéressant. Par contre, un R5 offre un beau regard sur les banquettes colmatées du haut du méandre. 

Avant d’attaquer ça on commence par installer un guide (tyrolienne) du haut du puits en face jusqu’à nous entrecoupés par les bruits sourds de l’équipe d’en dessous qui ne chôme pas (pas de photos, dommage c’est belle ambiance). En effet, la zone serait intéressante pour y installer un bivouac, un peu d’espace, pas de pluie (assez rare dans le trou), de quoi mettre des hamacs et un filet d’eau à portée. Une fois le guide installé, Jean Noël nous retrouve et on attaque la descente dans le haut du méandre, la roche pourrie nous donne un peu de fil à retordre mais on s’en sort assez vite.


Nous voilà dans une zone bien mise en charge (sûrement par un ancien siphon, mmhh..), on avance vers l’aval dans de la glaise bien sèche. On débouche après une vingtaine de mètres dans un espace plus volumineux qui rencontre le pendage du plafond pour descendre régulièrement, avec le méandre plus fin sous nos bottes et l’atmosphère blindée des gaz d’en dessous, ambiance bar chicha. 

Plutôt délicat d’aller beaucoup plus loin sans s’encorder, pas de traces mais reste à attendre Thomas et Jean Noyes qui achèvent leurs dernières salves pendant que Gus entame la remontée.

Espérons que Thomas ne réduise pas nos espoirs à néant… Après quelques minutes de doutes, il finit par jeter un œil plus à l’aval avant de retrouver ses traces (suite à son escalade initiale) et manifestement une sculpture en glaise typique des spéléos les plus malicieux ! 

Mince, ça boucle donc avec le bas, pas de shunt possible… Moi qui n’avait qu’une envie, leur faire coucou de l’autre côté de l’étroiture pour faire râler Thomas, on peut décidément pas lui faire ! 

Reste plus qu’à rejoindre la procession vers la sortie du trou, il est déjà 19h passée !

Texte Thomas et Damien, Photos Jean Noyes





Commentaires

  1. Le Pic d'Areng se défend bien, mais avec une telle équipe il va bien finir par se rendre.... Ou pas... Mais ça ne fait rien car il aura donné l'occasion de grands moments de speleo comme cette sortie. Merci et bravo à toute l'équipe.
    Patrick

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  2. Un grand bravo. Quel beau compte rendu !

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  3. Bravo l'équipe.
    En espérant que ce nouveau rétrécissement donnera accès à des galeries phénoménales.
    Bonne continuation

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  4. Bravo, on le vit à travers vos CR. Ça va passer.

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