Un air de Visiteur

Nous avions découvert le gouffre des Visiteurs en décembre 2014 (CR du 4/12 , et CR du 7/12/2014) et le même jour, le gouffre de la Houssère tout proche. Mais c'est ce dernier qui avait finalement monopolisé nos efforts durant plusieurs week-ends. Les travaux n'avaient pas été couronnés de succès et au bout de 2 ou 3 séances nous étions passés à autre chose, délaissant le secteur mais aussi les Visiteurs. Pourtant, nous y avions noté beaucoup d'air et un petit actif sur des remplissages marneux qui pouvait présenter quelques similitudes avec un autre trou de la Hèche qui, je ne sais pas pourquoi, porte le nom d'un serpent exotique...

C'est sans doute la reprise du PH 12 proposée par Tot qui a réveillé le souvenir des Visiteurs et m'a poussé à retourner trainer les bottes sur le flanc nord de la Hèche. Parti de la carrière j'avais suivi scrupuleusement le contact entre les marnes et les calcaires du jurassique, là où s'ouvrent pratiquement tous les grands trous. Jolie ballade mais pas le moindre petit porche à se mettre sous la dent. Et puis tout naturellement je suis retombé sur l'entrée des Visiteurs. Un fort courant d'air chaud en sortait et un coup de lampe sur le gros tas de feuilles à l'intérieur laissait supposer qu'en régime estival, celui-ci devait bien aspirer. Tout d'un coup, cela devenait une évidence, il fallait y retourner.

Le méandre juste avant le terminus.

 Dimanche, nous nous retrouvons à cinq à la carrière, Kat, Pascal, Thomas (en pleine rééducation), Sandrine et moi. Au début de la montée nous essayons d'être très attentionnés envers Thomas et sa cheville en vrac. Visiblement cela l'agace un peu et rapidement, comme à son habitude, il remet le turbo et plus personne ne lui demandera si ça va. De toute façon il n'entendrait même pas nos remarques compatissantes puisqu'il est déjà loin devant...

Donc en une petite heure nous nous retrouvons devant l'entrée qui aspire franchement. Rien de bien surprenant vu la douceur ambiante. Thomas nous sort un gros tupperware rempli de gateaux de sa fabrication. Vu les efforts à venir, je craque un peu...

Après un premier puits de 9 m le conduit descend assez raide, entrecoupé de petits ressauts. Nous équipons le dernier. Au bas nous retrouvons l'actif qui coule plutôt bien. Le terminus est à quelques mètres en aval. Il s'agit d'un laminoir incliné à 45° qui est à la limite du pénétrable. Un bon courant d'air s'y engouffre mais aussi tout le ruisseau ce qui est nettement moins sympathique. Le sol étant couvert de blocs et de résidus essentiellement marneux, il est assez facile de creuser une tranchée. Nous nous y employons à tour de rôle puis nous passons à des moyens plus percutants pour se faire un peu de place. La suite est assez classique et consiste à sortir des cailloux, percer, sortir d'autres cailloux, repercer jusqu'à l'extinction de la batterie. Au départ nous devions travailler en se couchant dans l'eau, à la fin de la séance, nous pouvons pratiquement nous mettre à genou et Kat parvient même à se glisser au bas du laminoir. La suite n'est pas encore bien visible mais on aperçoit un petit bassin. Pour nous faire partager ce moment inoubliable Kat a bien du faire quelques 250 photos qu'hélas vous ne verrez pas en raison d'un flou artistique un trop poussé. Nous ressortons tranquillement vers 16 h légèrement crottés et humides alors que Thomas nous tend déjà son énorme tupperware rempli de bonnes choses. Pascal de son côté tente de nettoyer son énorme kit de portage qu'il a la curieuse habitude d'emporter sous terre afin de ne jamais rien laisser en surface. 

Kat dans le laminoir terminal

La descente jusqu'à la carrière n'est pas des plus agréable et nous restons vigilants sur les grandes dalles inclinées et bien glissantes. Aux voitures, Thomas ressort son tupperware (opération gavage !), Pascal ne sait pas où mettre son kit plein de boue et Kat scrute son téléphone à la recherche d'une photo réussie et nous pensons tous à la suite, car forcément il y aura une suite.....

Thomas (sans son tupperware)


Patrick et Kat



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