La suite du puits Michel

Lors de la dernière sortie dans ce gouffre, le 26 novembre dernier, Pascal s'était arrêté vers -20 m au sommet d'un nouveau cran vertical estimé à une quinzaine de mètres (CR du 26/11). La description assortie de qualificatifs dithyrambiques sur la suite entrevue avait de quoi motiver du monde et c'est donc sans surprise que nous nous retrouvons à  6 au parking d'Arthez d'Asson (Pascal, Thomas F., Alain M. Alain D., Joël, Patrick et Bubu qui nous rejoint dans la journée). 

Ce matin, il fait beau et frais, et les conditions de montée sont idéales alors ça flâne un peu et ça discute pas mal au point de louper la bifurcation pour prendre le raidillon final. A l'entrée du trou, le courant d'air est aspirant sans être aussi fort que la dernière fois. L'équipement du puits d'entrée avait déjà été problématique la fois précédente en raison de la mauvaise qualité de la roche. Les 2 goujons déjà en place ne donnent effectivement pas trop confiance. Pendant qu'Alain s'affaire à démolir les cailloux branlants qui surplombent l'entrée, Thomas installe une corde tendue entre deux arbres et qui conviendra très bien pour faire un premier amarrage. Pascal ne nous avait pas raconté d'histoires et le puits est vraiment beau et vaste. 

Au terminus de Pascal à - 25 m

Au bas de la première verticale nous enjambons les restes d'un chien mais son collier, en sale état, ne nous permettra pas d'identifier son propriétaire. Après un ressaut équipé pour la forme, nous parvenons au terminus de Pascal. Dix mètres plus bas et 3 multi-montis plus tard nous sommes en bas, sur un chaos de blocs rejoignant une courte galerie argileuse. 

 

Au bas des puits d'entrée vers -32 m

Celle-ci se déverse rapidement dans un joli puits creusé le long d'une faille bien marquée et du fond duquel monte le bruit d'un ruisseau. Thomas l'équipe et nous nous retrouvons tous en bas. Chacun son départ : Joël se charge de l'amont du ruisseau, Thomas équipe le puits suivant, je m'enfile dans un méandre fossile et Pascal tourne en rond, hésitant entre les 3 options. Finalement nous commençons par le puits équipé par Thomas. Il rejoint, 8 m plus bas, l'aval du cours d'eau vu par Joël. Le ruisseau cascade le long d'une jolie coulée puis se perd dans un méandre étroit. 

 

Le méandre de -45

En grimpant sur le haut de ce dernier il est possible de progresser sur quelques mètres jusqu'à un resserrement impénétrable, mais derrière, il y a un puits assez vaste. Impossible de l'atteindre sans travaux. Le courant d'air n'est pas flagrant mais avec la chute d'eau toute proche cela peut être trompeur. 

 

L'amont du ruisseau (-45 m)

Pendant que Joël et Pascal embrayent sur la remontée, nous partons avec Thomas pour voir le méandre fossile. Celui-ci rejoint le sommet d'un joli puits d'une dizaine de mètres, coupé par un large palier. La suite évidente se situe juste derrière une étroiture formée par quelques blocs soudés par la calcite et l'argile. Nous nous mettons en mode "Rahan" et commençons à martyriser l'obstacle à coup de marteau. La technique est assez simpliste mais ça finit par être efficace. Pendant ce temps Alain D. nous rejoint pour faire la topo et les autres, qui ont regagnés la surface, se gavent de saucisses...

Puits fossile le long de la fracture
 
Au bout d'une petite heure, le plus gros des blocs cède. Les quelques chauve souris qui nous surveillaient d'un œil réprobateur applaudissent la fin de ce tintamarre et nous pouvons enfin aller voir la suite. Après un petit puits de 4/5 m le conduit plonge le long de la fracture. Malheureusement à -73 m, celui-ci prend la forme d'un minuscule méandre. Au loin on perçoit le bruit du ruisseau mais il n'y a pas le moindre courant d'air. 

Le dernier puits conduisant à -73 m 

 
La galerie en amont du P.6

Nous ne tentons même pas de ressortir le marteau de Rahan pour agrandir le passage et nous déséquipons. La remontée se fait au rythme de la topo et au bas du P.6 nous voyons l'éclairage de Pascal qui vient nous donner quelques nouvelles de la cuisson des saucisses. Après une brillante démonstration de l'utilité des déviateurs, il nous fera une remontée en mode sécateur, très efficace. A 16 h tout le monde est dehors, les saucisses sont repassées au grill, Thomas a sorti ses dernières spécialités culinaires et l'ambiance est au beau fixe. Cela continue et même si rien n'est acquis, le trou mérite le détour, un bel objectif pour de futures sorties.

Thomas, par l'odeur des saucisses alléché
en fera tomber son armytek...

 

Patrick

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