Yerse, presque -400 m

Vous avez aimé le Python ? Vous adorerez Yerse....

Samedi 15 novembre 2014 :
Nous avons rendez-vous à 8 h 30 à la barrière du Bergons à l’exception de Serge qui préfère monter par l'Arriusec (Étienne, Jean, Serge, Sandrine et Patrick). La veille il a beaucoup plu et les nuages commencent seulement à se disperser. Au col d'Andorre, il fait presque beau et le débit à l'abreuvoir n'a rien d'alarmant. Comme d'habitude, nous faisons un petit stop à la cabane d'Espadres pour rapatrier encore quelques affaires qui seront plus utiles à Yerse. Arrivés au trou, nous retrouvons Serge qui a mis plus de 2 h pour monter. L'arriusec, ce n'est pas le bon plan... La perte coule bien et nous nous attendons à rencontrer pas mal d'eau, ce qui permettra de tester nos équipements hors crue. 
Dans le P.38 nous entendons le bruit de la 1° cascade mais rien d’inquiétant. Dans le P.41, l'équipement nous éloigne bien de la cascade même si le débit avait été largement supérieur. A-173 nous récupérons le second ruisseau et le débit est quasiment doublé. C'est au bas du P.41 que cela se gâte un peu car malgré la longue et aérienne main courante bichonnée par Jean, on arrive quand même dans les embruns du bas de la cascade. Difficile de faire mieux !... Aujourd'hui, c'est à peine gênant mais avec un peu plus d'eau, c'est la douche assurée. Idem dans le puits suivant (25 m) et là on ne pourra pas faire grand chose car l'équipement dans les marnes est très difficile à améliorer. Nous cassons la croûte à notre terminus du 13 octobre dernier (voir compte rendu) dans le bas de "Marne la Vallée" vers -300 m.
C'est Serge qui entre en scène le premier pour équiper le puits suivant. Nous sommes un peu inquiet car le départ est plus étroit et nous craignons que l'éboulis de la salle ait bouché la suite. Mais rapidement, Serge nous signale qu'il y a un gros courant d'air. Dix sept mètres plus bas le conduit s'évase à nouveau et nous nous retrouvons sur une large vire argileuse bordant un nouveau puits au fond duquel on entend cascader le ruisseau. 

Le P.17 à - 315 m donne directement sur la rivière.

 Nous descendons dans ce qui ressemble plus à un grand méandre qu'un puits. C'est superbe car nous longeons le ruisseau sur des coulées ocres qui contrastent avec le calcaire noir sculpté par le ruisseau. A la base, une petite vire nous amène au bord d'un puits fossile où les cailloux dégringolent bruyamment sur plusieurs dizaines de mètres. 

 Le P.17 et le toboggan qui lui fait suite.

Le ressaut à -340 m

Nous préférons suivre le ruisseau qui s'écoule  dans un ressaut de 7 à 8 m suivi d'un petit surplomb au-dessus d'un bassin.  La morphologie change un peu et après une courte galerie nous arrivons sur un nouveau puits. Ça n'en finira donc pas, mais où est donc le fond de ce synclinal ?

Etienne au départ du puits de 17 m débouchant dans l'Attrape Rêve

 Jean part en tête et rapidement il nous annonce que c'est gros. L'ambiance est fébrile car nous pensons voir une rupture du pendage sur une strate du plafond. Simple illusion... Çà ne traine pas et effectivement, au bas, c'est gros et nous voici dans une nouvelle salle baptisée "l'Attrape Rêve". Il y a même un amont, mais celui-ci bute rapidement sur une trémie remontante. En aval, le ruisseau qui a désormais un bon débit, contourne un beau cône d'éboulis avant de se jeter dans un nouveau ressaut. Un peu plus loin, il faut à nouveau équiper un petit puits dans ce qui prend la forme d'un joli canyon actif (Le chemin des Dames). C'est notre dernière corde et ce sera "ric rac". 

Au départ du dernier puits de 6 m et dans le Chemin des Dames (-390 m)

Il faut franchir en oppo quelques bassins puis soudain, au détour d'un virage, la voûte parfaitement lisse et incliné à 60° plonge dans l'eau, formant un splendide siphon. Ce n'était pas le scénario prévu car en plus, et contrairement à ce que nous pensions, les couches continuent de plonger. Nous n'avons donc plus qu'à faire demi-tour tout en dressant la topo et en fouillant les départs pour retrouver le courant d'air perdu. Dans l’Attrape Rêve, nous voyons un joli départ pouvant être atteint au prix d'une escalade de 4 à 5 m. Ce sera pour une prochaine fois, tout comme le puits parallèle de -335 m.


Le Chemin des Dames et le siphon de -399 m.

Nous remontons tranquillement en se disant que décidément ce trou est bien joli et d'un parcours à la fois esthétique et facile. C'est comme dans le cochon, tout est bon.... Nous ressortons vers 19 h 30 et abandonnons Serge qui doit redescendre par l'Arriusec. Il mettra encore 2 bonnes heures pour rejoindre sa voiture. De notre côté nous remontons en direction de la cabane où nous sentons de loin une odeur de fumée qui nous réconforte car quelqu'un a déjà allumé le poêle. C'est ainsi que nous faisons la rencontre de Caroline et François avec qui nous sympathiserons le temps d'une soirée.
Après le report de la topographie, il s'avère que le siphon terminal est à -399 m (pour ne pas dire -400 m). Le développement est de 800 m.



Compte rendu Patrick

Commentaires

  1. Si Serge était tombé dans le siphon, ses bottes étaient à -400 ! Fallait le pousser !
    Ce massif n'arrêtera pas de nous étonner ! C'est Fa-Bu-Leux !!!!

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  2. De la belle spéléo dans un réseau actif.
    Bravo, ça me rappelle l'époque TP19, TP 30 ....
    St Pé n'est pas encore fini et ça c'est fantastique.

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  3. Vu la façon dont Serge regarde le siphon, il ne faudrait pas le pousser beaucoup pour qu'il reprenne la plongée !

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  4. c'est magnifique cet ocre et ce noir avec les petites cascades!

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  5. Le Quéou était le concurrent de la Sima Grande.
    Le Yerse est le concurrent de la sima de la Niebla. On a (pour l'instant) un léger avantage : -420 pour 1050m de développement.
    Pourvu que la compétition continue comme ça !

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    1. Alain, si tu mets les découvertes "Cantabricaises", alors là il n'y a plus photos sur l'avantage !

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  6. novembre 23014 ! c'est l'Odyssée du Futur ?

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  7. Bravo à toute l'équipe c'est génial. Comme dit le Mas ça rappelle une belle l'époque du massif de St Pé.

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