Tiercé gagnant en Cantabria

Du 18 octobre au 2 novembre 2014

Profitant des congés de la Toussaint et du formidable été indien qui perdure en Cantabria nous sommes retournés poursuivre quelques explorations commencées cet été (voir cr sur karstexplo). 
Au nombre de trois, celles-ci résultent toutes d'un besogneux travail de désobstruction étalé sur plusieurs années voire plusieurs décennies. Ceci pour rappeler que même dans cet eldorado de la spéléologie, la première ne tombe pas toute cuite dans les carnets topo... (Participants du GSHP : Serge, Sandrine et Patrick).

Notre premier objectif est le cubillo Fraile, une cavité périphérique au réseau de la Gandara (108 km). En septembre dernier, nous nous étions arrêtés sur un lac profond nécessitant le port d'une néoprène. En deux explos (19 et 21 octobre), nous parcourons plus de 700 m de méandre terminés par un gros puits remontant estimé à une cinquantaine de mètres. Ce n'est pas vraiment ce que nous cherchions, mais rien n'est perdu car il reste des départs à voir et surtout une série d'escalades pour retrouver le supposé "gros fossile" qui doit être très proche.

  Le méandre du Champignon et ses 700 m de progression à l'egyptienne.

Au nord du réseau de la Gandara, la cueva d'Helguera s'arrêtait sur de nouvelles étroitures à quelques centaines de mètres de l'entrée. Une journée de travail sera suffisante pour ouvrir le passage et nous donner accès à un beau canyon avec amont et aval. Notre priorité a été l'amont où nous avons parcouru près d'un kilomètre de belles galeries, entrecoupées d'escalades. L'exploration ne fait que commencer et risque bien de nous réserver quelques surprises.

La rivière insolite au fond d'Helguera.

Notre dernier objectif était bien évidemment la cueva de Carcabon, ce réseau d'accès difficile en raison de l'ennoiement fréquent de la zone d'entrée. Avec la sécheresse persistante, nous avions les conditions idéales pour continuer plus en amont. En y retournant, nous redoutions d'avoir à multiplier les escalades et les traversées au-dessus de zones siphonnantes et argileuses, mais en fin de compte, le pactole était au bas de notre précédant terminus. En effet, après avoir descendu le P.30 qui nous arrêtait et franchi un bassin profond, nous sommes ressortis dans une grosse galerie que nous avons parcouru sur près d'un kilomètre. Cette-fois-ci, nous sommes vraiment dans le vif du sujet et l'exploration devrait être désormais moins laborieuse, même si la zone d'entrée demeure une épée de Damocles dont il faudra toujours se méfier. Ici, comme au Cubillo Fraile, le potentiel est important mais on ne peut jurer de rien...

 Un "rétrécissement" dans les nouvelles galeries de Carcabón...

Plus de détails et de photos sur ces explos à voir sur le blog de karstexplo.

C.R. Patrick

Commentaires

  1. Ca ne tombe pas tout cuit dans le carnet topo, mais quand ça tome, ça tombe "grave"!!!
    Bravo à vous trois.

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  2. La compétition du nombre de mètres de première entre le massif de St Pé et celui de Cantabria vient de tourner à l'avantage de l’Espagne ! Va falloir trouver la suite du Python pour rester dans la course !
    Bravo les amis !

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  3. A moins que lundi, au 214... Au bas du P35 en haut duquel Jean s'est arrêté...

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  4. Il ne serait pas surprenant que tous les systèmes du val d'Ason jonctionnent tous dans les prochaines années ...

    Val d'Ason: Le Kentucky de l'Espagne.

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    1. Sans aller jusqu'à unir tous les réseaux du val d'Asón, on peut raisonnablement considérer qu'il reste un énorme potentiel dans chacun des 3 réseaux de plus de 100 km du secteur. Dans la Gandara, les galeries connues ne représentent qu'une petite partie du bassin d'alimentation ; du côté de l'Alto de Tejuelo, une connexion avec l'ensemble Cayuela-Carrera reste virtuellement possible et on ne peut toujours pas exclure une relation avec l'ensemble Cueto-Coventosa. Du côté du Mortillano il reste des choses à découvrir probablement au nord du massif. Doubler les développements actuels ne paraît pas être une utopie, du moins sur le papier. Sur le terrain c'est un peu différent et il suffit de voir à quel prix s'effectuent désormais certaines découvertes (désobs importantes) et certaines jonctions qui tardent à se réaliser... Mais c'est la règle du jeu et nous on aime bien jouer.

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