Les escapades du Dol's


Vendredi 16 Aout

Que faire quant on a 3 heures « à tuer » et une envie de renifler les sous bois St Péen ? Par Alain Dole.

Aller faire un tour au Bénac en montant pat le Carrès… Du coup Brigitte me suit pour une petite rando de fin d’après midi ?
Au passage on passe saluer le CDMDMDSP… Oup’s, il est en famille… Mais tous me parlent du Champion du Monde des Montagnes de St Pé. Manifestement, l’article dans Spéléoc a été apprécié… Comme quoi il n’était pas inutile…
Nous nous échappons pour enfiler les chaussures, un petit sac à dos, carnet et GPS pour aller pointer les ruines du Bénac et la grange du Garrapit car en fait elles me manquent dans l’inventaire des ruines pastorales que je poursuis sur St Pé.
Au passage je repère 2 grottes qui m’ont été signalées par JC. Il se les réserve afin d’y amener son épouse et sa copine afin de partager ensemble le bonheur de la première… Ces cavités sont deux anciennes sorties d’eau, intéressantes à cette altitude…
Donc pour l’inventaire deux nouveautés : la grotte du CDMDMDSP et le porche de la Cigale. La Cigale ? Tout simplement car il y avait cet animal au dessus de ma tête et ce « cri cri cri » caractéristique.


Hé bien les amis la Provence est à St Pé !
Au passage du Garrapit, la prairie est envahie par les hautes herbes et fougères, ce qui rend la progression pénible et me fera manquer la grange… Heureusement je la retrouve rapidement et peut croquer sa silhouette esthétique…

Retour à la voiture dans le délai imparti juste avant l’orage…

Dimanche 18 Aout 

Toujours dans ma quête de ruines pastorales, c’est le Marty Peyras qu’il me faut prospecter.
8h30 à la carrière d’Asson je prends le chemin de la Hèche par Camplong. Au départ un mur sur 100m de dénivelé, il te calme les ardeurs, à froid c’est « raidar »…
Ensuite passé le col du Castet Mauheit, le chemin monte graduellement…Le Castet Oussès dépassé, le ravin de la Hèche contourné me voici sur l’épaule du Camplong. Tiens, des rubalises en descendant vers le sentier de la Bécole… Les Degouve seraient-ils impliqués ?
Je descends au Camplong vérifier si une ruine de cabane ne s’y trouverait pas… Rien, sauf une plantation récente de châtaigniers et une perdrix grise qui détale lors de mon approche… Un Eurodium de Manescau isolé…Bizarre… Bien que le départ du sentier sur l’épaule de la Hêche soit confortable la fin de la montée au Col de la Trinquade se redresse. Il faut même que je m’écarte pour laisser passer un « trailman » qui descend à toutes enjambées… Je ne sais pas pourquoi, une envie soudaine de lui coller une bonne vieille claie remplie de kits de quincaillerie… Il ne ferait plus le malin !
Ensuite, je rejoins la cabane de l’Isarce et durant le trajet sur la courbe de niveau, une autre pensée pour les gouffres des PH : le Chat sauvage, le Mayboune, PH22, 1, 17…
A l’isarce je complète les pointages car je découvre d’autres ruines… Montée du champ et descente au Haboup (autre cabane) et une vache qui vient de se faire dévorer… Les vautours tournoient. Dans mon sac j’ai la machette, qui z’y viennent !

En montant le Marty Peyras, à mi-pente, une Rosalie des Alpes me grille la priorité… Place à cet espèce de capricorne qui dit on vit 2 que semaines sous sa forme d’insecte… 2 semaines à tenter de s’accoupler (durant 2 heures…C’est madame qui va être heureuse…) et puis la course pour pondre dans une souche de hêtre avant de succomber...

Au sommet, le plateau déclive est truffé de ravines et dolines. Le royaume des trous souffleurs. Tout est remanié, comme si Verdun s’était déroulé là haut…. Le millepertuis, les lotiers abondent mais aussi l’Eurodium qui tapisse l’ensemble des pelouses. Le vert pale de la prairie engrisée du calcaire dolomitique est constellé de pastilles fuchsia, ce qui est du plus bel effet. Enfin, j’atteins le bas de Marty Peyras et là à coté des citernes, un ensemble pastoral formé de cabanes et de « cuyalas » (enclos) me nargue… Le GPS chauffe, le carnet est bien rempli de notes… Je remonte en direction du col qui se lie au Soum de Moulle guidé par des traquets au « cul blanc » de leur queue si caractéristique. Ils volètent de roche en roche tout en conservant une distance réglementaire. Arrivé aux postes de chasse à la palombe en bordure de Bat de Haü, au fond d’une ultime doline, avant le précipice, se tapie une autre cabane et ses enclos. Une autre vache desséchée finit de se décomposer.

 Il est temps de m’en retourner et de revenir sur mes pas… Devant moi sur la crête, se dresse les tiges de la très rare Aster des Pyrénées. C’est le second endroit que je découvre à St Pé…
Arrivé à l’Isarce, je reste à hauteur pour rejoindre le sommet des Toupiettes. Pas loin du TP 19, une belle joubarbe des calcaires toute jaune est du plus bel effet accrochée à son rocher noir. Je pousse jusqu’à la cabane en tôle, un ancien relais hertzien monté par Héli Union dans les années 80… A mon arrivée un concert de Cigale m’accueille… Il ne manque plus que la grande bleue en bordure de la Ménère pour se croire au sommet des Calanques… Serais-ce un coup du réchauffement climatique ou un coup de chaud du soleil qui me martèle le « cabey » depuis ce matin ?
A l’intérieur de la cabane tout est vide, le groupe électrogène a été débarrassé, mais cela pue toujours autant le gaz oil tant il est imbibé dans le plancher en bois... Et dire que fin des années 70 ( ?), il avait été monté en hélico une pelleteuse en pièce détachée pour niveler la prairie ? Une piste d’atterrissage y avait été aménagée… Elle servit quelques fois jusqu’à ce que le coucou finisse sa course dans les hêtres du ravin de la Ménère, heureusement sans dommage corporel pour ses deux occupants… Lors du camp de Toupiettes en 1983, nous avions trouvé quelques restes bien que l’épave ait été enlevée…
Descente vers les Escalates en coupant dans la forêt. Gare à celui qui se laisserait embarquer par l’axe de la ravine. Il faut garder un cap Sud / Sud Ouest franchir les 2 ravines pour retrouver le majestueux chemin des Escalates qui a vu passer tant de bétail, des générations de bergers de randonneurs et plus récemment des spéléos à la « belle époque » des explorations des TP19 et 30…
A Bérouède Dessus une pensée pour l’Abbé Abadie et sa grotte fétiche aux belles concrétions excentriques. Descente par les Boutils où de nouveaux gouffres nous attendent cet hiver, ils sont à moins d’une heure de marche d’approche…
Arrivée à la Carrière avec le sentiment d’une journée bien remplie, de belles images et une vingtaine de ruines pastorales qui vont me faire dépasser les 100 références !

Décidément cette montagne est exceptionnelle et toujours surprenante…

Commentaires

  1. ta cigale était surement une grosse sauterelle verte !!!

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  2. Je confirme qu'il y a bien des cigales dans le 65, y'en avait une dans mon jardin il y a 15 jours.

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    1. Bubu, la cigale, tu l'as ramenée d'Esparron ? Il y en a même en Guadeloupe maintenant et elles ont l'accent créole.
      Bravo Alain pour cette balade où la botanique double le plaisir de l'archéologie pastorale. J'ai trouvé une rosalia sur une chaise de la cuisine d'Arakoeix, elle ne m'a pas dit si elle se reposait de la fatigue de l'accouplement, puis elle est partie pondre dans les poutres de la grange. Madeleine.

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  3. pour la cigale, tout dépend de l'altitude, pour les asters des pyrénées il y en a pas partout mais des asters des alpes si, envoyez les photos pour preuves, ils ne se ressemblent pas ...

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