Retour à Tuquerouye

 Samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022 :

Le bon créneau pour aller trainer ses bottes sur la haute chaîne n'est pas toujours très facile à trouver. En août il fait souvent trop chaud et plus tard en saison la neige arrive vite mettant souvent un terme à tout projet d'exploration. Septembre et octobre offrent les meilleures fenêtres météo, mais faut-il encore trouver les équipiers disponibles et prêts à se farcir une grosse marche d’approche. 

Samedi, en fin de journée, nous nous retrouvons finalement à 6 au parking du barrage des Gloriettes (cirque d’Estaube) : Philippe (Association Spéléologique du Cagire (ASC), Gus, Thomas et Valérie,  Sandrine et moi. L’objectif de cette virée est de retourner au trou du spit, voisin immédiat du gouffre E1 de Tuquerouye. Nous l’avions découvert deux ans plus tôt alors que nous commencions à reprendre l’explo du E1. En fait ce n’était pas vraiment une découverte puisqu’à l’entrée, et plus loin, au sommet du premier puits, nous étions tombés sur des spits visiblement assez anciens (voir compte rendu de 2020 ici). Nos recherches pour trouver les auteurs de cette exploration sont malheureusement restées vaines et du coup nous avons décidé de tout reprendre à zéro.  A cela s’ajoutait le fait que les volumes y étaient plus importants que dans l’E1 et que contrairement à ce dernier, un  net courant d’air le parcourait. Donc samedi soir, après avoir fait le même exposé des faits à nos coéquipiers, nous pic-niquons sur le parking puis partons vite nous coucher pour un départ matinal le lendemain (une mention toute particulière pour le gâteau au chocolat de Thomas et la tarte à la rhubarbe de Sandrine).

Dimanche, le réveil sonne à 6 heures et nous entamons la marche d’approche 3/4 d’heure plus tard. C’est parti pour 2 h15 de montée. Philippe et Thomas nous imposent un rythme soutenu qui ne laisse guère de place à la contemplation.  Le paysage, toujours aussi fascinant, se dévoile peu à peu au fur à mesure que le jour se lève.

 
Une fois sur place, Thomas se dévoue pour aller récupérer une corde de 70 m laissée 2 ans plus tôt dans le E1. Ceci fait nous entrons tous à la queue leuleu dans le trou du spit, Philippe et Thomas à l’équipement, et le reste à la topo. Le puits qui nous avait arrêtés fait une dizaine de mètres aussitôt suivi par un autre d’une vingtaine de mètres. 
 

Le trou a de la gueule et curieusement, le courant d’air légèrement soufflant à l’entrée, se met à aspirer fortement à  partir de cette profondeur. Nouveau puits de 15/20  m mais au lieu de descendre au fond, Thomas choisit de faire un léger pendule pour rejoindre un puits parallèle. Cette nouvelle descente de 7/8 m engloutit notre dernière corde. Ça tombe bien, le conduit devient moins vertical. 
 
 
 
Une série de ressauts nous amène vers -100. Il n’y a plus vraiment d’air et de toute façon le conduit est impénétrable. En fait, la suite est un peu plus haut dans une diaclase remontante. Thomas reconnaît plusieurs départs tant en amont qu’en aval et avec de l’air. Ce sera pour une prochaine fois, nous n’avons plus de matériel et le trou est glacial (2°).
Pour terminer la journee, nous retournons avec Thomas dans le E1 pour aménager l’etroiture de -40 et refaire un bout de topo.
Deux heures plus tard nous sommes dans la vallée, bien calmés. 


Petit détour pour aller voir une perte en contrebas des deux cavités.
A priori il s’agit d’un drainage indépendant. 
 Patrick

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