Les phantasmes de l'Arricaou
Dimanche 30 Novembre,
Thibault ne connaissait pas le réseau Arricaou de Beaudean et pour ma part, je rêvais depuis longtemps de gratter deux galeries que l'on avait laissé au repos lors des dernières sorties. C'est donc ce dimanche par un temps bien maussade pour ne pas dire pluvieux que j'accueille Thibault tout près de Bagnères en vallée de Campan. Pour gagner du temps, je pousse le camion jusqu’au terminus de la piste gluante à souhait.
Nous nous habillons directement sur place et passant devant le porche de l’Arricaou-grotte, nous y jetons un coup d’œil et de frontale, même si ce n’est l'objectif. La progression simple et rapide jusqu’ au premier siphon nous confirme son ennoyage habituel en cette saison. Seule nouveauté, des mains imprimées a l’argile sur les parois de la galerie. Traces préhistoriques ou simple preuve que l’homme n’a pas changé et reproduit les mêmes choses (ironique !) ?
Toujours est-il que 15 minutes plus tard nous sommes devant
le puit d’entrée du C55 "1997" baptisé Gouffre de l’Arricaou.
Thibault découvre et équipe le puit d’entrée. Nous cherchons ensuite ce gros
rocher promis a destruction sur conseil de Patrick mais ne le trouvons pas. Une
trace au sol me laisse penser un instant que celui-ci a glissé seul entre-temps
mais je ne suis plus sur ... Quoi qu’il en soit nous descendons le deuxième
petit puits-ressaut, pour lequel, finalement la seule inquiétude sera la prise
de conscience de Thibault que l’obstacle se descend sur un mono-point ...
Les 35 ou 40 m de gouffre restant confirment bien vite à mon
partenaire que le trou est sympa mais salissant ! L étroiture désobstruée, il y
a deux ans, au prix de 4 ou 5 séances harassantes, nous offre ce petit piment
d’émotion et la confirmation que nous faisons bien de la spéléo. Derrière
l’amusant obstacle, la galerie convoitée s’offre comme la mariée. Sur un talus
d’argile stagnent un marteau, un burin, un piolet humide. Une invitation à les
utiliser 20 mètres plus loin au terminus. Effectivement, la galerie se referme
sur de modestes concrétions, un trou de souri, un petit plancher stalagmitique
à mi-hauteur.
Impatient, je me rue sur ce travail millénaire et progresse
d’un misérable mètre. Thibault se glisse à son tour et perce un affreux
feuilletage, un millefeuille glaiseux. Un peu d’air, mais sans plus. Notre essai
de fumée sur papier, nous étouffe un peu. C’est souffleur mais peu violent.
Nous essayons la méthode forte et profitons d’une pose technique pour le temps
d’un repas, pour reprendre des forces, dans une petite salle de refuge 10 m en
aval.
Aucuns soucis par la suite si ce n’est la découverte sur la
zone de travail, des miettes, sortes de croustillantes gaufrettes au sol. On
gratte encore, rajoutant un petit mètre a notre progression. Puis le moral
faiblit et l’heure avance (elle au moins !) Avec la frontale nous apercevons
deux mètres plus loin, une galerie qui paraît plus spacieuse. Un peu d’air sur
les joues, c’est un rien d’espoir... mais le seul problème c’est que c’est très
plat, façon laminoir concrétionné et... pire, de l’eau au sol semble faire un
effet miroir trompeur. Nous plions bagage et décidons de jeter un œil à l’autre
galerie que j’avais en tête.
Le retour en surface est toujours le même, couvert de boue,
comme s’il était possible d’en mettre encore plus sur la combi. Nous sortons à
18h00, satisfaits tout de même de l’aventure et pour ma part un peu soigné car
il faut l’avouer, le phantasme de la traversée gouffre-grotte de l Arricaou, ce
n’est pas pour aujourd'hui...
Pascal



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