Un peu de couleur aux Castagnets

Mardi 2 avril

Parmi toutes les cavités du secteur de la Pale, les Castagnets occupent une place importante car c'est le drain le plus à l'ouest et probablement celui qui a dû faire office de collecteur à une époque éloignée. La découverte plus récente du Sousbet a permis d'ajouter une pièce maîtresse au puzzle dont la géométrie devient plus précise. Mais dans cet ensemble qui débute sans doute vers la Borne 109, les circulations actuelles sont un peu déroutantes. L'actif qui s'écoule dans le Sousbet et que l'on peut suivre sur plusieurs centaines de mètres semble plus important que celui qui circule au fond des Castagnets. Cela reste bien sûr à confirmer mais la relation qui paraissait évidente sur le papier l'est beaucoup moins sur le terrain. Et dans ce cas, quid des sorties d'eau. Toujours en regardant les topographies et le report en surface, on se dit qu'il doit bien y avoir une belle résurgence dans la Génie et dans l'axe des réseaux souterrains connus. L'observation de la carte géologique ne contredit pas cette hypothèse mais en revanche nous sommes toujours revenus bredouilles de nos recherches sur le terrain. Par contre, les sources ne manquent pas sur le flanc nord de la Pale et l'une d'elles connue sous le nom de Tute à Jules pourrait être l'exutoire de l'actif des Castagnets. Cette petite cavité aménagée pour capter l'eau provenant d'un joli méandre (trop étroit pour s'y enfiler) s'ouvre sur une fracture bien visible et parallèle à celles qu'on rencontre dans les boyaux terminaux des Castagnets. Une bonne centaine de mètres sépare la perte du ruisseau dans la grotte et la sortie d'eau de la Tute à Jules. Ce n'est pas très loin et cela méritait d'être confirmé.

La belle galerie des Castagnets à un endroit où le remplissage est moins épais.

Donc c'est avec cet objectif que nous nous retrouvons avec Pascal ce mardi. La veille nous avions posé avec Sandrine des capteurs dans la Tute à Jules. Mais ce matin, avant d'aller déverser le colorant dans les Castagnets, nous plaçons d'autres capteurs dans la résurgence d'Escot, probable sortie pérenne de la tute à Jules. Mais comme le ruisseau qui sort de cette dernière se perd à nouveau, nous en plaçons également dans un petit ruisseau situé plus en aval dans la vallée histoire de faire d'une pierre deux coups. Vous arrivez à suivre ?

L'actif des Castagnets

Et nous voilà enfin partis pour la grande exploration dans les Castagnets. Première épreuve, il nous faut traverser le champ fraichement coupé où prône un gros taureau en train de jouer les Schwarzenegger devant ses copines béates d'admiration. Visiblement il ne nous a pas considéré comme de potentiels rivaux et nous arrivons sans encombre à l'entrée du gouffre. Le puits de 6 m est rapidement équipé en utilisant le maillage de cordes en place comme déviateur (elles doivent dater d'une bonne dizaine d'années). La suite est tout aussi rapide et nous nous retrouvons au départ des boyaux prêts pour une petite suée. Pascal préfère visiter les grandes galeries et donc je pars seul pour mettre le colorant. Les quatre pattes et les étroitures s'enchaînent avant de croiser l'actif qui sort d'un petit siphon. L'aval, quant à lui se perd dans une diaclase très étroite. C'est là que j'injecte le leucofor (1 l). J'en profite pour prendre quelques mesures (température et conductivité) qui s'avèrent un peu différentes de celles réalisées dans la tute à Jules. Ce n'est pas trop étonnant vu la proximité de la surface dans cette dernière (influence de la température extérieure) et les aménagements en béton réalisés pour le captage.

Le conduit incliné qui descend à -40 m

Je rejoins Pascal et ensemble nous faisons une petite visite des galeries fossiles et notamment les rampes qui descendent à -40 m à mi parcours.  C'est assez instructif et ce réseau parallèle atteste de différentes phases de creusement qui, compte tenu du pendage, se sont décalées vers le nord. Cela nous donne quelques idées et il ne serait pas impossible que nous retournions voir tout cela de plus près. Puis nous ressortons sous un grand soleil, Schwarzenegger est toujours là et nous regarde passer avec un mépris qui pourrait presque nous énerver...

Patrick


Commentaires

  1. J'adore la spéléo
    Mais pas les boyaux
    Et mesure avec gravité
    Les étroites cavités

    pascal

    RépondreSupprimer
  2. Je te comprends mon ami
    Les boyaux, je hais moi aussi
    Et quand c’est pas large
    Même si je suis un peu barge
    Je laisse passer devant
    Tout les spéléos du département

    RépondreSupprimer
  3. Belle explo dans une cavité proche de St Pé... Bravo !

    RépondreSupprimer
  4. Belle initiative, en espérant que le leucofort soit bien sorti où il est attendu. Impatient de connaître le résultat 👏👏👏
    ADE

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire