Un bombardier sous terre

Un peu d’histoire.... par Bubu
3 appareils allemands "Dornier 217 K3 ont décollé de Toulouse le 15 juin 44 pour bombarder Cherbourg (tête de pont américaine). Aucun n'est rentré! Un à été descendu par la DCA,  un s'est planté au mont Sacon et le dernier au mont Cieu. Ces deux avions se suivaient et se sont égarés de nuit sur le piémont pyrénéen. On suppose qu"ils pensaient descendre sur le secteur toulousain et pas de bol il y avait une montagne!



Le premier s'est crashé, le suivant est passé au ras des pâquerettes mais n'a pas évité la montagne derrière le mont Sacon... La carcasse du mont Sacon à brûlé prés de deux jours. Les occupants, morts sur le coup, étaient totalement déchiquetés et n'ont été que partiellement récupérés par les Allemands plus de 15 jours après (nous avons des rapports de gendarmerie). Toutes les munitions ont plus ou moins éclatées comme le montrent certaines trouvailles sur le lieu de crash et évidement pas de bombes ( larguées sur Cherbourg.). Les restes de la carcasse ont été balancés dans le gouffre par des gars du coin.( et non par les allemands apparemment) un reste de carlingue à servi de cabane à un berger (non encore localisé).
La bombe aperçue au fond du gouffre était en fait une des bouteille d’oxygène des pilote. C'est cette pièce qui a servi par les marquages à garantir que c’était bien l'avion en question. Depuis, les historiens ont même réussi à identifier l'équipage ( archives Luftwaffe de 44-45 détruites).


C'est dans ce contexte que la DRAC a demandé un coup de main aux spéléos pour remonter les restes de l'épave. Fred Maksud s'est alors entouré de ses fidèles amis spéléos dont j'ai la chance de faire partie. Il m'a demandé d'emmener 4 ou 5 collègues. C'est donc avec Jean Luc (président du CDSC 65), Laurent R (président de la commission environnement au niveau régional), Alain D (responsable de la commission environnement du CDSC 65), Jean E (gendarme du secteur) et José F (spéléo local et passionné d'aviation) que nous nous sommes retrouvés dans cette clairière, à 5 minutes du trou.
Nous étions en tout 18 spéléos. Je devrais même dire 19 car le garde forestier qui est venu voir nos travaux n'est autre que Xavier DeMuyser (ancien GSHP, ancien Président du GRAS, inventeur du SC142 (là il aurait pu éviter!)). Il a passé la journée avec nous.
A la demande de Fred, j'ai pris la direction des opérations au fond et Jean Luc en surface. L'opération a été rondement menée car prévue sur 2 jours, on a tout bouclé le samedi soir vers 19 heures pour l'apéro. Y compris la topo faite par Le Dol's et quelques prélèvements biospéléo par Laurent !


Comme le dit le journaliste: "Rarissimes pièces du Do217 en mains, l'équipe peut désormais réassigner aussi leur avion aux aviateurs allemands Sukmel, Stoll, Welte et Vetters dont ne furent retrouvés que des restes anonymes et calcinés. On va pouvoir informer leur famille du lieu et des raisons de leur mort, ils ne seront plus portés disparus."


Commentaires

  1. Quand la spéléo et l'histoire ne font qu'un .... Merci pour cette très belle histoire

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    1. Il aurait été interessant que vous fassiez référence aux inventeurs du "gouffre de l'avion" dans le mont Sacon, puisque la première exploration avait été faite en septembre1960 par Jacques Jolfre et Bruno Bourdel (moi même), spéléologues de Montréjeau, qui avions déjà identifié les restes du Dornier 217 : ouvertures en plexiglas, débris en aluminium avec inscriptions en allemand, câblages électriques, bombe confondue avec une bouteille d’oxygène,….
      (compte rendu de J.Jolfre dans la Revue du Comminges 1960 -4ème trimestre-)
      le récit qui en est fait par Jacque Jolfre est un peu "lyrique" et "personnel", mais je peux jurer que j'ai bien participé à cette exploration et j'en connaissait tous les secrets.Par ailleurs, ayant parcouru et exploré tout le Nistos et la Barousse,aussi bien en rando qu'en spéléo, j'y ai redécouvert les 2 moteurs de l'autre Dornier. Le premier moteur a été transféré au musée de Luchon, mais le second est toujours sur place, à moins que, lui aussi, il n'ait été récupéré depuis mon très ancien passage dans le mont Sieut.
      Je dois vous signaler aussi que c’est nous qui avons nommé le gouffre de l’avion ce que les gens du Nistos
      appelaient le gouffre du col de Cherach .
      Sans acrimonie , je vous félicite d’avoir restauré une partie du patrimoine de la dernière guerre mondiale, surtout dans un région qui a beaucoup donné avec le maquis de Nistos Esparros
      BRUNO BOURDEL
      b.bourdel@free.fr
      0561750860

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    2. Merci pour votre commentaire très interessant. Je vais essayer de vous mettre en contact avec les archéologues à l'origine de ce projet.

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  2. Je viens d'apprendre que le deuxième moteur a lui aussi "atterri" au musée de Luchon
    BRUNO BOURDEL

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