Déséquipement du C 50 (Pierre St Martin)

Samedi 17 septembre 2011
Le réveil est fixé à 7 h 30, dehors le brouillard laisse filtrer quelques timides lambeaux de ciel bleu. C'est rassurant, car il y a eu de belles averses durant la nuit, heureusement de courte durée. C'est Alain Bressan qui avait mobilisé les troupes d'Amalgame pour aller déséquiper le C50 et en profiter pour revoir et topographier une galerie située juste en face de sa confluence avec le Grand Canyon de la Pierre St Martin. Avec Sandrine nous sommes les petits nouveaux et il faut dire que notre dernière virée sur le massif remonte à l'été 1986. Avec nous, Alain, Joël, Kiki, et Serge qui nous a rejoint à l'aube.
Le C50 est l'une des entrées de la Pierre. C'est une belle cascade de puits qui recoupe vers -100 m un gros méandre collecteur qui plonge jusqu'à -310 m. Un méandre long de quelques centaines de mètres rejoint la rivière de la Pierre juste en aval de la Grande Barrière.


La marche d'approche est assez cool puisqu'une bonne partie se fait sur le tracé de pistes de ski de fond et le dénivelé est faible. Mais, à peine avons-nous quitté les voitures qu'un grondement nous rappelle qu'en matière de météo, à la Pierre, rien n'est acquis. A l'ouest, le ciel est déjà très sombre. La pluie nous rattrappe lorsque nous commençons à nous équiper. Nous ne traînons pas. Alain part devant avec de la corde. Nous en avons emporté 180 m pour changer celle qui pourrait être abîmée par les crues. Après une série de petits puits séparés par des éboulis de cailloutis instables, nous parcourons un court méandre. Derrière, une belle verticale de 40 m débouche dans des volumes plus importants. Nous dévalons alors le gros méandre collecteur qui peut s’avérer redoutable en cas de crue. Mais, malgré les pluies de la veille, le trou est plutôt sec. C'est superbe.
Arrivés au méandre de -310 m, nous laissons une bonne partie du matériel car le conduit n'est pas très large et de toute façon nous n'en n'avons plus besoin. Quelques centaines de mètres plus loin, nous débouchons dans le Grand Canyon. C'est toujours assez émouvant de se retrouver dans ces galeries marquées par tant d'histoires. La rivière est très basse et les craintes qui nous avaient effleurés lorsque nous avions entendu les premiers coup de tonnerre s'évaporent définitivement. De la rivière, nous ne voyons pas grand chose puisque nous ne faisons que la traverser pour rejoindre une galerie fossile juste en face du débouché de l'affluent et au sommet d'une escalade de 10 m. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer la présence de cette galerie. La plus intéressante, celle que nous sommes venus vérifier, consiste à penser que le C50 se prolongeait initialement dans cette direction puis aurait été recoupé bien plus tard par le Grand Canyon. Dans ce cas, ce conduit pourrait rejoindre une autre rivière, plus au sud et bien sûr inconnue. L'idée est sympa et se renforce quand, parvenus au sommet de l'escalade, nous prenons dans la figure un très violent courant d'air. Une centaine de mètres plus loin, nous parvenons au terminus topo. au delà, un méandre a été reconnu jusqu'à une base de puits mais le secteur a été très peu fouillé. Pendant qu'Alain et Joël "topotent", nous commençons à ratisser le secteur. C'est un peu complexe, mais après une zone ébouleuse, il faut bien se rendre à l'évidence que tout le courant d'air provient effectivement d'un puits remontant au sommet duquel on devine un méandre. Il ne nous reste plus qu'à plier bagage, mais la tache s'annonce rude car nos prédécesseurs nous ont laissés quelques cadeaux empoisonnés sous la forme de cordes supplémentaires, de trousses à spit, de quincaillerie en vrac etc... S'en suit une remontée bien plombée et quelques navettes dans les premiers puits pour extraire du trou les 10 sacs de matériel. 14 h plus tard, nous sommes dehors sous un ciel étoilé. Retour au chalet de l'Arsip où une autre équipe vient juste de sortir du C226 (Mickey, Marc, Gilbert et Ricky). Il se sont heurtés vers -400 m à une zone de broyage, mais il reste encore beaucoup de départs à voir. Affaire à suivre...
Patrick


A lire aussi le CR d'Alain Bressan :
http://gaspeleo.over-blog.com/article-10-amalgames-pour-2-grands-gouffres-84673685.html

Commentaires