Retour au TP 30

Depuis juin entre les blessés et le boulot personne n’a remis les pieds au TP 30. Ça fait deux semaines que je suis revenu il est donc temps d’y retourner. L’objectif de cette sortie sera de continuer l’équipement afin de réaliser une pointe vers la trémie tant attendue.

C’est ainsi que le jeudi 18 novembre je pars au TP 30. Ayant longtemps réfléchi à cette sortie et afin de réduire le temps de redescente, c’est avec mon VTT que je monte. 

Alors ce fut pour l’année 2021 ma plus mauvaise idée. Garé au parking juste après Bétharram je dois dès le début porter le VTT en plus du lourd matos de spel. La montée m’épuise je glisse, prends le VTT dans la gueule, saigne du nez… Arrivé sur la mini piste de l’Isarce, ce n’est pas beaucoup plus facile.

Moralité j’arrive quand même au TP30, mais déjà fatigué et avec pas mal de retard sur la journée. Je ne me vois pas trop y descendre aujourd’hui. Et faire le retour à VTT à 4 heures du mat ne m’enchante guère.

J’en profite donc pour bien tout préparer et je redescends tranquillement, il y aura quelques chutes et un peu de portage tout de même.

 


Lundi 22 novembre, une bonne partie du matos étant en haut, je monte assez léger. Je ne suis pas parti extrêmement tôt, mais la marche d’approche avec les bâtons de rando est tout de même plus agréable.

La neige a recouvert les derniers mètres de l’approche, les arbres s’ébrouent doucement, il est agréable de terminer la marche dans ces conditions.

Pour aujourd’hui j’aurais un bon kit cordes, amarrages, perfo…

Les puits s’enchainent je vois quelques modifs à apporter ou certaines qui n’ont pas été terminées. Arrivé au départ des vomissures je récupère un second kit à moitié rempli de corde. J’en profite pour y glisser mon matos de progression. Bon maintenant plus de progression sur corde mais il va falloir jouer du cerveau pour passer seul avec deux kits dans ces étroitures successives. Ce n’est pas rapide et un peu épuisant par moment mais je suis content et heureux d’être là. Tiens coincé entre deux cailloux je trouve un os, serait-ce un ancien impétrant ?

Petit os découvert dans les Vomissures

La dernière partie de ces moisissures est humide, et me trempe allégrement. Juste après il faut passer par une petite salle fossile. Tiens, un diplopode ? Il doit y avoir un peu de nourriture vers ici. Stupeur, un loir est mort dans une partie sèche, à plus de -500 et après les vomissures. Mais d’où vient-il ? Y aurait-il le shunt du Loir à trouver ?

Mais par où est-il venu ?

Je laisse ce pauvre petit animal et continue en direction du méandre sympa. L’équipement de la dernière fois est plutôt pas mal, je réfléchis toutefois pendant quelques minutes afin d’améliorer celui du P9. La corde descend direct dans l’actif, c’est la douche assurée. Alors si le débit augmente… Réflexion faite j’y poserai une dev en remontant, le marteau à spiter étant plus bas. Entre temps je retrouve des affaires personnelles égarées depuis quelques mois, que je croyais avoir laissées au Mont Caup.

Me voilà juste avant le P11, nous avions mangé là avec le Dam’s la dernière fois. Je prends le matériel restant et continue la progression. Ce P11 est très beau avec la cascade à côté. S’ensuit le P24 donnant dans la première des salles. J’en profite pour doubler la tête de puits. Je récupère le rab de corde en bas, charge bien les deux kits et continue ma progression. Les salles présentent de beaux volumes et l’actif coule dans le fond. Je commence à en avoir marre de trimbaler ces deux kits. Vu l’horaire je décide, dans la dernière salle, de ne garder que celui avec les cordes. Les passages pour atteindre l’escalade de 3m ne sont pas tous très grands… Et dire que l’on me disait "tu verras après les vomissures tu peux courir…" Oui du 400 mètres haies ! Tout se gagne ici. Je change le bout de nouille de l’escalade. La suite est toujours intimiste et malgré tout physique. Les rubalises sont tout de même salvatrices afin de ne pas perdre de temps, j’en rajoute une ou deux, histoire de faciliter le cheminement. 

Flèche au carbure dans la première trémie.

 

Je commence à monter dans la première trémie. Bel agencement de bloc dont certains sont pourvus de peintures pariétales datant au moins du XXème siècle après JC. J’hésite à continuer en direction de ces flèches. Cela fait déjà un peu plus de 5h que je suis ici et il faut penser à la remontée d’autant que j’ai deux trois aménagements à faire. Je vide le kit et laisse un amas de corde au milieu du chemin.

Demi-tour avec un kit vide, ça soulage. Quelques instants plus tard je me suis déjà perdu, et pourtant il y avait une rubalise mais après ??? Je me fourvoie dans des étroitures que je pense même reconnaitre. Un petit coup de chaud et quelques minutes de perdues et me revoilà sur le bon chemin, merci les petits tas de vieux fils topo.

Fin des salles...

J’arrive au kit lâchement abandonné. Je le vide de ce dont je n’ai pas l’utilité, tout en faisant l’inventaire du matériel laissé.

Mon ascension continue, j’en profite pour doubler une tête de puits, mettre une dev, gagner une sangle, faire un amarrage foré… Me voilà aux vomissures je répartis le matériel dans les deux kits afin de gagner en efficacité et en poids. 

Fin des Vomissures

J’avance à un rythme régulier, je fais bien attention à ne pas faire tomber mes kits dans une des nombreuses failles impénétrables. Heu, surtout celui avec mon matos de progression, je me sentirais bien seul si cela était le cas. 

Etroiture dans les Vomissures

Me voilà à -500, je laisse le kit vide pour passer le matos perso pour les prochaines explos. Je renkite bien le mien et continue ma remontée.

Les puits s’enchainent, la fatigue un peu aussi, le rythme devient un peu plus lent. Le P145 sera remonté en alternatif : je monte en simultané désorganisé/je fais une pause.

Encore une petite bidouille à faire et je suis déjà en haut du P40 d’entrée. Après 11h05 d’effort, je sors vers 22h10, bien entendu, il fait nuit noire et la neige a fondu.

Il ne reste qu’à ranger le matériel, et rentrer jusqu’à la voiture. Vivement les prochaines sorties et même si nous nous rapprochons de la trémie, cette dernière est encore loin.

Thomas F.

 

Commentaires

  1. Chapeau bas Thomas, même si la trémie est encore loin, je ne me fais pas de soucis, vous y arriverez bientôt, c'est certain ! En tout cas on est tous derrière vous et continuez à nous faire partager ces grands moments de spéléo.

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  2. Chapeau l'artiste ! En tout cas, le loir et le nonos prouvent qu'il y a peut être une autre entrée à trouver et une branche qui shunterait peut être les vomissures ???? Ça, c'est dans mes cordes !

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  3. Solide... la prochaine fois on en saura plus, lentement mais sûrement ! Bravo Thomas merci pour tes efforts

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  4. Bravo Thomas pour ton explo solitaire. Les gros trous du 65 anciennement délaissés n'ont qu'à bien se tenir ! La relève est là et va s'occuper d'eux (TP30, Areng, Mont Caup...). Merci pour ton CR

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  5. Superbe... Bravo pour cette virée en solo. A bientôt la suite.

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  6. Le VTT 🚲 au fond du TP 30, il fallait oser. Avec deux kits c'était plus raisonnable mais il fallait oser aussi. Chapeau Thomas.

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  7. Bravo Thomas ! Tu repousses les limites du faisable, et tu narres bien tes péripéties, c'est très chouette à lire !

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