Les secrets du Mont Caup

Thomas, séduit par la beauté sans pareille du Nistos n’a qu’une envie, y faire un séjour.

Adrien prépare le matos chez José, Gus anticipe aussi de son côté. 

Thomas arrive en fin d’aprem et suite à d’ingénieuses réflexions sur l’organisation de demain, on prépare notre plan d’attaque.

 

16/06/2021 - Adrien L, Damien V, Gustave A, Thomas F

  • Du côté de Damien et Adrien

Ayant déséquipé le P167 l’autre jour en vue de compléter l’équipement du puits et ajuster les cordes, il faut en priorité envoyer les désobeurs émérites au fond. L’idée est simple, on raboute nos cordes, Gus et Thomas descendent plein pot jusqu’en bas, Adrien remonte les cordes raboutées à l’aide d’un mouflage pour les installer ensuite pendant que je continue d’équiper avec une autre corde.

L'équipe au parking

 
L'équipe au complet

Bien arrivés à la tête du puits, Thomas descend suivi de Gus. Vu la tirée ça prend un certain temps. J'installe l’autre corde pour commencer à équiper et je comprends que Gus est bloqué au passage de nœud ! Quelques échanges au talkie avec Thomas me le confirment, lui ne peut pas monter parce qu'un frottement les sépare. 

 

Gus bloqué somewhere in space...

Évidemment impossible de communiquer avec Gus avec l'écho, il est 100m en dessous de moi et Thomas l’a donc bien 60m au-dessus. Il va falloir aller voir, je déroule toute ma corde mais il me reste bien 50m pour l’atteindre, c’est parti pour une belle session de descente du bloqueur avec mon Croll cramé. Alors qu’au bout de quelques mètres je commence à prendre le pli, Gus réussit à se décoincer! Il nous expliquera ensuite ses mésaventures dont il était bien difficile de se défaire… Gus, fidèle à lui-même, a pourtant réussi sans rien abandonner, chapeau !

Bon il est temps de remonter pour commencer à équiper le temps qu'Adri finisse de tracter les cordes raboutée. Je rage pas mal sur les premiers pendules, faut avouer que le crochet goutte d'eau n'apprécie pas le mondmilch et je prends bien des vols, genre pile au moment de forer ! J'arrive quand-même à nous décaler rapidement vers la belle paroi lisse sur la gauche. On descend et j'ajoute quelques fracs, Adri prends la main à partir du palier de -? où s'ouvrent des lucarnes.  

Les deux pendules pour se décaler rapidement

Arrivés au P90 je fais une nouvelle ligne pour atteindre les galeries. Une fois sur place j'ai des nouvelles de Thomas via Talkie, ils ont bien bossé, dernière salve et ils remontent. De notre côté, l'objectif est d'aller dans le Réseau Sud ? Darboun pour le reconnaître, notamment cette fameuse escalade dont il est question dans les archives. La progression n'y est pas forcément difficile mais bien glaiseuse et glissante par endroits. La galerie est belle dans l'ensemble, des salles conséquentes où de gros puits débouchent en plafond. 

Grosse arrivée au plafond

Ces arrivées d'eau attirent notre attention et on comprends alors pourquoi certaines zones sont parfaitement propres et ruisselantes. L'eau qui tombe de ces puits semblent s'infiltrer dans des trémie relativement accessibles. Les dernières zones remontantes sont bien glaiseuse et glissantes, au plafond parfois bas avec quelques passages plus étroits très ponctuels. Arrivés à l'escalade, on se rend en effet compte qu'elle fait plus de 6 m, plutôt le double. Largement faisable mais le haut ne nous inspire pas confiance. On comprendra après en regardant mieux la topo que nous étions probablement mal placés. A revoir également donc. 

L'escalade en question

L'escalade, éclairage plus haut
(on regarde du mauvais côté, c'est en fait derrière nous en hauteur)

On remonte ensuite tranquillement pour retrouver Thomas et Gus, ravis. Gus s'est manifestement régalé sur cette sortie, et nous aussi, ça fait plaisir! Après 1h de bavardages et quelques anecdotes intéressantes on se quitte sur un beau coucher de soleil.

Marquages historiques

 

  • Du côté de Thomas et Gustave

Bon je commence le récit en bas du P170, heu… Pour l’instant je suis encore seul à la base de de ce fameux P170. Le temps peut des fois paraître long mais là ça va. J’entends et je comprends que ça guenille sévère là-haut. Faut dire que pour son premier passage de nœud en situation Gus fait fort. Et oui au bout de 100 m voici un petit rabout des familles avec une corde de 70 m qui suit… Bon là il est bien coincé c’est sûr… Moi je ne peux rien faire car 10m en dessous du nœud il y a un frottement acceptable pour une descente (et surtout si on a des amis sympas qui rééquipent derrière pour remonter sécur) mais pas pour y remonter dessus.

J’ai Dam's au talkie, dommage pour toi, t’es en haut, t’as qu’à descendre avec la 50 en rab, tu entendras mieux Gus. Ha il est grave coincé ? Bon eh beh, perroquet sur sa corde. Et là comme par magie ou par estime de soi, Gus tel un technicien hypogé hors pair se dégage de sa malencontreuse situation. C’est gagné, il arrive un peu après à mes côtés. 

Bon notre choix de scinder la troupe en deux équipes une descendant one shoot et l’autre rééquipant n’est pas trop mauvaise. 

Avec Gus nous continuons le P90 suivant le dernier frac à 7m du sol aura encore le droit à être fixé à l’aide de ma pédale… ça devient une habitude…

En prenant pied en bas nous nous déséquipons et partons à l’assaut de l’étroiture terminale. Gus en profite pour me dire qu’il est très content d’être là, qu’il a un bouquin sur la géologie du coin, et que c’est impossible qu’il ait un collecteur de taille humaine… Sur le coup j’hallucine un peu, oiseau de mauvais augure, mais qu’est-ce qu’on fout là dans ce cas… Serait-ce une réponse scientifique à l’absence de courant d’air ? Bon pour en avoir le cœur net il faut y aller. Premier choix ? Passer en haut ou en bas ? Bon il n’y a pas beaucoup d’air il faut être efficace pour faire le moins de tir et donc le moins de gaz possible.

Gus et Thomas au travail dans le méandre terminal.

L’étroiture supérieure sera choisie. On perce, charge… Quelques instants plus tard, c'est à la massette qu’il va falloir continuer. Je passe juste et en profite pour agrandir le passage en étant plus à l’aise de l’autre côté. Le passage plus large Gus peut enfin me rejoindre. On fait quelques mètres en redescendant. Gus fait parler l’intelligence en jouant de la massette. On est arrêté sur une nouvelle étroiture donnant au-dessus d’un petit ressaut et dans une petite salle. La perfo est re mis à contribution ! Allez une seule paille est ça devrait faire l’affaire. Bon beh oui, parfait, malgré le nuage de gaz, nous réalisons quelques mètres de premières pour s’arrêter encore une fois devant une énième étroiture.

Le méandre derrière les derniers élargissements.

Quelques contorsions est on arrive à jeter un œil derrière, le méandre continue, l’eau s’écoule doucement. On reperce, on repart, on attend encore… Mais que de gaz, ça ne confine pas à proprement parler mais ça ne ventile toujours pas énorme. C’est plutôt notre agitation qui fait partir les gaz…

Il faut jouer un peu de la massette pour passer, j’arrive à me faxer, derrière le méandre est vraiment pas mal. Bon au tour de Gus, ah là je crois que ça ne va pas être possible… C’est encore trop étroit, et il n’a pas envie de réitérer l’expérience Italienne. Et moi pas envie d’être coincé derrière avec arrêt sur humain bouchant l’étroiture. 

On s’énerve donc sur ce passage et à coup de masse on arrive à gagner quelques salvateurs centimètres. Ça y est, Gus arrive à passer. On fait quelques mètres en suivant l’eau, qui cascatelle. Un autre ressaut démarre par une petite étroiture. Il est tard, on laisse ça pour la prochaine fois, le goût du gaz dans la bouche on en a eu assez pour aujourd’hui. On en profite quand même de la percer et de remonter en faisant trois tirs de confort. 

Petite vue du méandre au retour.

Nous n’avons plus qu’à nous rééquiper et ressortir. Gus est aux anges de cette formidable journée. De grands et magnifiques puits, de la belle désob débouchant sur de la jolie première. Il ne reste plus qu’à attendre pour connaître la suite. 

17/06/2021 - Damien V, Thomas F

Manifestement, y'a plus qu'à. Plus qu'à passer derrière la dernière étroiture remise en ordre par Thomas et Gus la veille. Personne d'autre n'est motivé ou dispo pour nous suivre, on pense bien poursuivre le chantier a la prochaine étroiture. 

Finalement, celle-ci n'arrive pas et après quelques ressauts entrecoupés de petites vasques, un brin de méandre plus large.. mais plein de mise en charges, qui nous font peur. A juste raison car c'est après s'être mis à ramper dans un ultime boyau que l'on tombe nez à nez avec un siphon. Il n'est pas minuscule mais nous paraît engagé à plonger au vu de la glaise qui semble le tapisser et de sa scission en deux le rendant plus étroit après quelques mètres. Pas si déçus, on s'en doutait (vu l'absence de CA) et ça aurait pu arriver après bien des séances, par chance (tu parles d'une chance) c'est arrivé après la première.

Le siphon tant attendu
 
Reste plus qu'à remonter tout le matos désob qui était resté là depuis la veille.

A la remontée, je ne peux m'empêcher d'aller jeter un œil dans une lucarne, au dessus du palier à environ ⅔ du P167. Nous n'avons que très peu de matos sur nous, aucun agrès et une corde de 10/15m. Je vais au plus évident sachant d'avance que ce puits parallèle est sûrement borgne et/ou redonne sur le P167. J'arrive en bout de corde sans y mettre pied mais à mon sens, pas de surprise. 

En remontant je vais plutôt voir une diaclase précédemment repérée, dis donc, rien ne repart dans le P167 et pourtant ça dégringole bien… D’abord le long d’un pan incliné qui semble se jeter dans du bien vertical, il va falloir aller voir ça.

La diaclase à aller voir, les cailloux tombent sur bien quarante mètres...

 

C.R. Damien et Thomas

 

Commentaires

  1. Bravo, ça c'est de l'explo et quel beau compte rendu, on s'y croirait.
    Alain

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  2. Belle explo et super compte rendu. Merci les amis ! Le siphon était prévisible, mais il fallait en être certain. C'est désormais confirmé bravo. Reste les fossiles et là il est bien difficile de prévoir quoique ce soit. Espérons qu'ils livrent quelques belles surprises. On vous le souhaite !

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  3. De l'explo à la télé ! Super CR les djeuns (et le moins jeune :-)). Une page se tourne avec ce beau gouffre qui a attendu si longtemps avant de retrouver ses explorateurs.
    Bravo à tous et un grand merci !

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