Mailhoucost 8, encore un trou au souffle court....

Dimanche 30 mars 2014 :
Nous voici de nouveau au Mailhoucost 8 9 afin de poursuivre les travaux de la veille et descendre le puits qui sans nul doute devait nous conduire au plus profond du massif. Inutile de décrire la 1° phase, il vous suffit de faire un copier coller des nombreuses sorties consacrées à ouvrir des trous. 

 Extraction difficile...

Enfin ça passe... Et c'est à moi que revient le plaisir d'équiper. Perfo en bandoulière, deux cordes au fond du kit et une dizaine d'amarrages à la ceinture. Le grand jeu quoi.... Un second amarrage sur arbre pourri permet de franchir le passage étroit. Trois mètres plus bas, c'est parti pour la grande première... L'enthousiasme est de courte durée car me voilà dans une belle fracture inclinée, glaiseuse à souhait et les 20 m annoncés se réduisent à une petite dizaine de mètres. La suite, c'est le scénario classique de ce genre de trou. L'air, très net à l'entrée, se dilue dans la fracture qui devient impénétrable. C'en est terminé du Mailhoucost 8 9. Pour finir les batteries nous nous rendons au PI 21, un vrai méandre qui devrait normalement retomber dans le Mailhoucost 3. nous franchissons un premier passage étroit et nous nous arrêtons dans un virage marqué. Le conduit commence à descendre et il y a une nette résonance, probablement un puits... Le travail est important mais en vaut il le coût ???

Maudite fracture...

A propos des courants d'air sur le massif de St Pé :

Le Mailhoucost 8 9 n'est décidément pas une exception sur ce massif et les trous à courant d'air, mais sans suite, sont nombreux. Quelques chiffres parlent d'eux-même : 
- Sur les 1535  cavités répertoriées, 508 sont mentionnées avec un courant d'air, soit une sur trois. C'est énorme comparé à d'autres massifs (par exemple 1 sur 5 pour l'ensemble des massifs Savoyards où 3400 cavités sont recensées) .
Si on se penche maintenant sur le développement de ces cavités ventilées, la déception est de taille car seulement 29 ont un développement supérieur à 500 m (5,7 %). Cette fois-ci, c'est peu ! Plus de 70 % ont un développement inférieur à 30 m et 57 % font moins de 10 m.
Donc si le massif de St Pé peut s'enorgueillir d'avoir des cavités d'ampleur, il est remarquable aussi par le nombre incroyable de cavités mineures mais parcourues par un courant d'air parfois violent. 
Parmi elles, il est difficile de recenser le nombre exact de cavités constituées par de simples fractures,  mais il est probable qu'elles représentent une part importante de ces phénomènes mineurs. Certaines sont parfois d'origine purement mécanique (fissure de versant) et dans ce cas elles n'ont pas forcément de lien avec le karst profond. 


Graphique de répartition des cavités à courant d'air en fonction du développement.
8250 m est le développement de la grotte de Bhétarram, la plus longue du massif. 17 autres cavités font plus d'1 km.

Voilà de quoi alimenter notre réflexion sur la façon de prospecter, de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises désobs et de structurer autrement l'inventaire du massif. Pas facile....
Patrick


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