L'ascension au Quéou....

Profitant du pont de l'Ascension, nous sommes montés pour 3 jours à l'Aoulhet afin d'explorer quelques nouvelles cavités repérées par Jean Claude, essayer d'en découvrir d'autres et bien sûr pour continuer l'exploration du gouffre du Quéou.

Jeudi 17 mai 2012

Nous sommes trois pour cette première journée (Jean Claude, Sandrine et Patrick). Nous partons du monastère vers 9 h, les sacs sont bien chargés mais le sentier est sec et il nous faut guère plus d'une heure pour parvenir au Puts du Cap de la Serre. Ce petit gouffre s'était ouvert sous les pieds de Jean Claude au moment même où il venait de le découvrir. L'entrée ébouleuse est rapidement nettoyée des blocs qui menacent de tomber dans le puits. Peine perdue, le trou est bouché à -6 m. Topo rapide, puis nous nous décalons de quelques dizaines de mètres pour voir son voisin, le gouffre des Marmites. Il y a un très net courant d'air soufflant mais le travail de désobstruction étant important, nous préférons réserver ça pour plus tard. Nous reprenons la montée vers l'Aoulhet. L'aprés midi, délestés d'une partie de notre matériel, nous montons sur la Toue en longeant le flanc sud du Miquéou puis de l'Hourbilagous. Nous trouvons plusieurs petites cavités dont un joli puits de 5 à 6 m que nous ne pouvons descendre faute de matériel. Arrivés à la Toue, un rapide coup d’œil sur la prairie suffit à Jean Claude pour affirmer qu'il est encore un peu tôt pour les Mousserons. Tant pis, à défaut de cueillette, nous allons nous atteler à une désobstruction musclée dans une fissure fortement aspirante. Malgré beaucoup d'énergie, le résultat est très médiocre et nous abandonnons au bout d'une bonne heure de labeur. Nous redescendons au refuge ou nous retrouvons Jean Luc qui vient juste d'arriver. L'orage de fin de journée nous laissera juste le temps de manger tranquillement au coin du feu.

Située sous le Bedbeder, cette fissure semblait bien prometteuse avec un courant d'air aspirant violent.

Vendredi 18 mai

Le brouillard a envahi la montagne de St Pé, mais il ne pleut pas. Joël nous rejoint vers 9 h et passera la journée avec nous. Nous redescendons au trou souffleur des Marmites. Il ne souffle plus... Cela ne fait rien, nous attaquons la désobstruction. La fissure est étroite sur au moins 2 mètres. Mais la technique des pailles est désormais bien rodée et nous finissons par passer en tout début d'après midi. A -8 m, la diaclase se pince, c'en est fini des Marmites. Visiblement, il s'agit de la même fracture que celle du Cap de la Serre et celles-ci, parallèles au versant semblent plutôt d'origine mécanique. Joël redescend. Pour occuper la fin de journée, nous remontons voir une autre découverte de Jean-Claude située au-dessus du Schwab et dans l'alignement du Quéou. Le trou se pince à -4 m. Remontée au refuge en prospectant. Le soir, Olivier, Serge et Bubu nous rejoignent, l'équipe est au grand complet.

Samedi 19 mai

Le soleil tente de timides percées, mais finalement ce sont les nuages qui l'emportent. Jean Luc est obligé de redescendre en vallée et c'est donc à 6 que nous descendons dans le Quéou, vers 8 h 30. En 2 h 15, nous parvenons au Four à Chaux (début du canyon de l'Ulcère). Serge et Olivier partent dans le canyon pour reprendre et poursuivre l'équipement. Pendant ce temps, les autres essaient d'y voir plus clair dans le labyrinthe tout en complétant la topographie. En fait, il s'agit d'un seul méandre mais très étagé, et à chaque fois, nous retombons sur la rivière principale. De leur côté, Serge et Olivier bataillent pour ouvrir un passage qui permet de court-circuiter les puits actifs explorés en février. Du coup, nous retournons voir l'extrémité de la galerie Scrouitch. 

L'extrémité de la galerie Scrouitch est couverte de concrétions. Bubu s'apprête à franchir le passage étroit menant au P.30.
Les choux fleur de la galerie Scrouitch.
Celle-ci est très concrétionnée et pendant que les uns font des photos, les autres aménagent le passage terminal. Deux mètres plus loin, nous nous redressons dans une petite galerie très concrétionnée que nous parcourons avec précaution sur une quinzaine de mètres avant de buter sur un puits estimé à une trentaine de mètres. En contournant celui-ci, nous parvenons sur un balcon qui domine un grand canyon avec amont et aval. La suite est bien là, mais il y a de forte chance qu'Olivier et Serge la rejoignent via la rivière. Aussi, nous nous empressons de les rejoindre tout en faisant la topo. 


La galerie concrétionnée juste avant le P.30
Les perles du Quéou...
Nous les retrouvons un peu au-delà du terminus de février. L'équipement n'est vraiment pas évident en raison de la roche pourrie qui part en feuilletés. Nous progressons péniblement d'une centaine de mètres, jusqu'à un autre puits arrosé de 6 à 7 m. Pas de galerie fossile à l'horizon... Plutôt que d'insister par cette voie, nous décidons de rapatrier une partie du matériel pour reprendre l'explo par le balcon de la galerie Scrouitch. Mais ce sera pour une prochaine fois. 

Le méandre dans le canyon de l'Ulcère
Le terminus à -432 m.
A - 430, le ruisseau s'écoule dans un joli méandre, mais ici les parois sont pourries et tout équipement se transforme en galère...
Dans le ruisseau vers -430 m.
Olivier dans le dernier ressaut
  Au retour, Serge Sandrine et Patrick topographie l'amont du triple A, histoire de se décaler un peu dans les puits. Tout le monte ressort vers 19 h 30 après 11h d'explo. Le moral est au beau fixe, le Quéou continue même si la barre des -500 n'a toujours pas été franchie. Ce soir c'est un peu la fête à l'Aoulhet...


  Explorateurs heureux....

Quelques chiffres : 

Le développement du Quéou dépasse 1500 m pour une profondeur de -432 m (terminus topo).

CR et photos : Patrick

Commentaires

  1. Félicitations pour cette nouvelle explo !!!

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  2. Bravo à toute l'équipe.
    De très bonnes nouvelles sur cette montagne de Saint Pé qui n'a pas finie de nous étonner.
    En espérant être de la partie pour la prochaine sortie.
    A.M

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  3. Bravo à toute l'équipe !
    Ca va être moins simple que prévu mais ça laisse un peu plus de place au rève...
    Vivement la suite de ce beau gouffre, concrétionné en plus!

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. Vraiment très belles ces photos ! Merci

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  6. Pierre Callot27 mai, 2012 23:59

    Belles photos dans un beau trou, ça fait envie! Vivement la suite!!!

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